Le Burn-out a été défini par Freudenberger comme un épuisement des ressources internes de l'individu et la diminution de :
Ce processus résulte d'un effort soutenu déployé par cet individu pour atteindre un but irréalisable dans en contexte de travail.
De plus, le syndrome d'épuisement professionnel a été décrit à la fin des années 50 par le psychiatre français Claude Veil comme un « état d'épuisement au travail ».
Le burn-out se caractérise par trois types de symptômes:
Il existe une échelle de mesure du Burn-out le MBI pour ( Maslach Burn-out Inventory)
Je ne vais pas rentrer dans les détails de l'ensemble des symptômes précurseurs de l'épuisement professionnel. En effet, ces derniers pourront faire l'objet d'un prochain article.
Dans le burn-out, il est essentiel de retenir qu'il ne concerne que la sphère professionnelle chez le sujet. En effet, le désinvestissement touche uniquement la sphère du travail. Les autres sphères de la vie ne sont pas concernées contrairement à la dépression.
Ainsi, le repos ne suffit plus pour récupérer, il y a une fatigue chronique. L'on peut suspendre temporairement l'activité pour éloigner la personne du contexte de travail. Au retour l'épuisement reviendra dès la reprise dans les mêmes conditions.
Le syndrome d'épuisement professionnel rentre dans la catégorie des pathologies de la surcharge, dans le sens d'une sur sollicitation des capacités : physique, psychologique et cognitive des individus.
On peut ajouter à ce tableau les charges physiques et mentales liées à l'organisation du travail c'est-à-dire :
Le burn-out est donc la conséquence d'un ensemble de risques psychosociaux (RPS) qui vont se cumuler et se superposer. Le contexte post-déconfinement rend nécessaire, dans les organisations, un regain de vigilance sur les risques suivants :
En effet, le surinvestissement et l'intensification du travail peuvent conduire au syndrome d'épuisement professionnel.
La question de la reprise du travail dans un contexte psychologiquement fragilisant et éprouvant pour nous tous reste problématique du fait de la superposition et l'entremêlement d'interrogations déstabilisantes multiples :
Néanmoins, qui dit remise en question, dit possibilité de penser autrement l'actuel.
Le burn-out est une conséquence d'un ensemble de risques qui conduisent à ce débordement. Dès lors il convient de repenser collectivement l'organisation du travail, sur ses modalités de fonctionnement.
En effet, la crise du coronavirus met à jour et exacerbe, ce qui était déjà présent dans les organisations, sur le plan de la surcharge et de l'intensification du travail.
Certains discours prônent la nécessité de travailler encore plus et de déroger au droit du travail, pour rattraper ce qui a été perdu. On peut être inquiet du résultat sur la dégradation du travail, du point de vue de la santé au travail.
L'augmentation des heures de travail contribue à l'accentuation de l'épuisement et simultanément à différents risques dont :
Restons vigilants et attentifs à nos ressentis, au lieu de chercher à rattraper ce qui n'existe plus. Essayons de repenser les organisations, pour les rendre plus efficaces. Ceci passe par une réflexion sur la qualité du travail comme développement de la santé. Dès lors, au lieu de parler de travailler plus, on pourrait parler de comment travailler mieux ?
Cependant, ces questions ne relèvent pas d'une expertise externe avec une solution toute faite. Mais elles appartiennent à un dialogue entre experts du travail au sein de chaque organisation. Ces professionnels, en première ligne, pourront proposer des améliorations concrètes. Ils trouveront les moyens de répondre à la question du comment travailler mieux, en adéquation avec la réalité du terrain.
Rappelons que les conséquences d'un burn-out peuvent aller jusqu'à la destruction des neurones. Littéralement « ils crament » par la surcharge cognitive, induite par l'organisation du travail.
Dès lors, il y a une réflexion à avoir dans l'organisation sur le travail c'est-à-dire sur :
Les moyens du travail permettant de construire les critères de qualité du travail et de la soutenabilité de ce dernier.
Ceux-ci constituent des vecteurs de santé et d'épanouissement pour les individus. Ces questions appartiennent aux collectifs de travail pour construire leurs réponses. Le tout est de revenir au réel, à ce qui se fait.
La crise du Covid-19 est un formidable moment pour remettre les organisations en question dans leurs modalités de fonctionnement, dans le sens de :
Les interrogations comme : « qu'est-ce que l'on produit ensemble ? » et "quelles sont les limites ?" me semble être des pistes prometteuses de développement dans les organisations, pour réduire les pathologies de la surcharge, comme le burn-out.
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