Parler du coronavirus avec ses collègues est-ce pertinent ? On pourrait répondre favorablement. La période que nous vivons est assez déstabilisante, nouvelle, pour alimenter bon nombre de moulins à vent. Alors se pose une autre question de quelle parole parle t-on ?
S'il s'agit du simple rituel social, pour alimenter la conversation avec un sujet prégnant d'actualité; il n'est pas nécessaire de parler du Coronavirus en permanence. Le virus de la Covid-19 demeure présent, même s'il fait beau et que l'on peut circuler normalement.
Le fait d'aborder la parole, sous l'angle de son expérience du confinement, puis du déconfinement présente un tout autre intérêt.
Il est essentiel de pouvoir communiquer ce que l'on ressent par rapport à la situation. L'expérience vécue, pendant le confinement puis le déconfinement, ne doit pas être négligée dans l'échange avec les collègues. Cela permet de ne pas dénier, ce qui s'est passé durant cette période.
Vouloir repartir comme avant sans prendre en compte cette situation peut générer un malaise. Ce déni pèse et générera de l'anxiété. Pour un dirigeant, manager, ou encadrant, pouvoir échanger avec chaque salarié sur son vécu de la situation est une marque de reconnaissance. Cet échange permet de renouer des liens dans le sens de :
C'est un temps pour se retrouver et réapprendre à travailler ensemble.
Il est primordial de ne pas dénier ses émotions négatives, ni de travestir ses ressentis; mais les accepter pour ce qu'elles sont. On doit pouvoir reconnaître que ça ne va pas.
Cette question est importante dans les collectifs de travail car dénier ses émotions est une violence qui dégrade la santé. Ce déni peut être une source de tension et de violence dans les groupes, si elle n'est pas reconnue.
L'intérêt de faire appel à ces professionnels est de travailler la dimension groupale. Ceci facilite la recréation de liens de confiance. Ce dispositif construit permet la décharge des tensions négatives, l'élaboration du vécu négatif, dans le but d'avancer plus sereinement ensemble.
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