Le télétravail est une pratique qui ne s'improvise pas, à l'opposé de ce que l'on a expérimenté, lors du confinement consécutif à l'épidémie du Coronavirus. En effet, ceci était une mise en place en urgence :
« un bricolage », sous forme de travail à la maison.
Ce mode de fonctionnement transforme inévitablement le travail et la manière de l'appréhender, individuellement comme collectivement. Depuis 20 ans, le développement des TIC (Techniques d'Informations et de Communications) contribue à l'évolution du monde du travail.
Ces pratiques ont des avantages mais génèrent aussi des inconvénients, qu'il faut prendre en compte et compenser. D'où la nécessité de ne pas les improviser.
La mise en œuvre du télétravail ou « remote » se construit avec le collectif de travail, même à distance, sur les actions communes :
La mise en oeuvre du télétravail demande une réflexion préalable, sur le matériel nécessaire comme :
Également, se pose la question de l'adaptation de l'organisation, à cette pratique, du travail à distance. Enfin, il y a une réflexion à conduire, sur le rôle du manager, dans une équipe en télétravail. Dès lors, l'on peut s'interroger sur la manière de maintenir le collectif de travail vivant ?
Ce dispositif de réflexion sur l'organisation, vise à permettre aux collectifs de travail de penser l'articulation entre l'existant et la mise en œuvre du télétravail. Ceci implique des transformations inévitables avec :
Organiser avec le collectif de travail, en « remote » ou pas, un groupe, pour élaborer les représentations du télétravail et les fantasmes associés, à cette pratique.
En effet, il y a souvent des représentations négatives par exemple : ne pas travailler ou se lever à l'heure que l'on veut. Ces représentations renvoient donc à l'oisiveté.
Or, le télétravail reste du travail. D'après les études, ces représentations négatives ajoutent une pression sur les télétravailleurs, les incitants à intensifier le travail, afin de les conjurer. Ceci aboutit à l'augmentation de la charge de travail, conduisant à un épuisement progressif.
Pouvoir si possible délimiter un espace calme et isolé à son domicile, consacré au télétravail. Cela permet de créer des repères spatiaux, pour fixer des limites de temps à chacun des espaces.
Faire comprendre à son entourage que même, si l'on est à la maison, l'on n'est pas nécessairement disponible. Mais, l'on se situe bien dans un espace de travail.
Avoir un matériel adapté (chaise, bureau et informatique etc...), une bonne connexion internet et suffisamment d'espace de travail. En effet, il ne faut pas improviser un bureau de fortune dans un lit ou sur une table de repassage; comme certains ont pu en témoigner durant le confinement.
Même si l'idée de pouvoir travailler dans son lit ou sur le canapé est séduisante, ces pratiques ne peuvent convenir qu'occasionnellement.
En définitive, travailler dans ces conditions, sur une période répétée, pourra, à terme, vous causer d'autres désagréments physiques, comme le mal de dos.
Délimiter des temps de pauses réguliers. En télétravail, l'on a tendance à travailler, plus intensivement, qu'au bureau. Les pauses sont donc importantes, pour penser l'action et s'oxygéner le corps comme l'esprit.
Ces dernières ne sont pas un frein à la productivité, au contraire.
Elles la soutiennent, en permettant un relâchement salvateur. Profitez-en pour bouger un peu : le télétravail favorise la sédentarité.
Définir clairement ses missions en télétravail, avec son équipe et l'encadrement, par des objectifs clairs. D'où, l'importance d'avoir l'appui du collectif de travail et de la hiérarchie.
Ce soutien permet au télétravailleur de définir clairement ses limites, afin d'éviter le surmenage par l'intensification du travail.
Négocier avec son équipe et l'encadrement des plages de disponibilités. Ceci permet de se concentrer et d'éviter un travail morcelé, par diverses sollicitations, comme au bureau ou dans l'open space.
L'hyper sollicitation est une violence.
Maintenir des échanges réguliers avec le collectif de travail sur le travail pour permettre de :
Ces moments d'échanges sont à institutionnaliser dans la vie de l'entreprise.
Fixer des limites pour respecter le droit à la déconnexion. On doit pouvoir ne plus être joignable 24/H sur 24 ( téléphone, mails, internet et ordinateur), à partir d'une certaine heure. Ceci permet de réinvestir les autres sphères de sa vie : familiale, amicale etc...
Il est primordial de pouvoir définir très clairement les limites d'espaces et de temps car en télétravail le flou entre travail et hors travail est réel et cette porosité favorise les comportements d'addictions au travail.
On ne décroche plus.
L'évolution du management ne doit plus être assignée à un rôle de sur-contrôle. Au contraire, il doit adopter une position d'écoute et servir de support dans l'accompagnement de ses équipes au sens large.
Cette position doit faciliter plusieurs aspects : la réussite des missions, favoriser la mobilisation des moyens, fluidifier la communication verticale/horizontale et développer la confiance, ainsi que l'autonomie.
Dès lors, il y a une réflexion à conduire, sur le rôle, du manager, à l'aune du télétravail.
Retrouvez nos autres articles sur la thématique du télétravail :